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^^bonne idée de mettre les commentaires! ^^
Par kristie, le 04.10.2014
hé, fallait me dire que tu le postais! je vais te faire de la pub!
Par kristie, le 18.08.2014
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Date de création : 31.07.2014
Dernière mise à jour :
14.10.2016
40 articles
Se situe quelques temps après le chapitre «Natacha» du roman «Serial Angel vol.1».
La première chose que Natacha remarqua en ouvrant les yeux fut le long couloir sombre sans fin qui disparaissait dans la nuit.
Un long couloir noir, uniforme, les parois ornés de bandes blanches sur toute la longueur.
Elle se demanda si elle rêvait, ou si elle se trouvait réellement dans cette pièce étrange.
Qu’est-ce qu’elle faisait là? Avait-elle bu? L’avait-on droguée?
Il fallait retrouver la mémoire, retrouver ses souvenirs et les remettre dans l’ordre.
La dernière chose dont elle se souvenait, c’était une conversation téléphonique avec sa copine Sonya qui lui avait dit de passer pour faire la fête avec Seb et Sasha. C’est ça, elle avait certainement abusé des pétards et avait dû tomber comme un gros sac sur le canapé, comme cela lui était déjà arrivé précédemment.
Une chose dont elle était sûre, c’est qu’elle n’était ni chez elle ni chez sa copine.
Alors? Gauche ou droite?
Les deux couloirs étaient sensiblement identiques.
Gauche?
Droite!
Rapidement, la jeune femme se retrouva devant une porte brune, classique, habillée d’une lourde poignée en fer forgé, à l’ancienne.
«Je ne sais pas où je suis, mais le gars qui m’a ramené chez lui à un goût de chiotte pour la déco.»
A peine la porte passée, elle eut le désagréable sentiment d’être dans un cauchemar.
Le genre de cauchemar qu’on ne souhaite pas à son pire ennemi.
Derrière cette porte se trouvait un corridor identique à celui qu’elle venait de quitter.
Et comme précédemment, il se fondait dans l’obscurité la plus totale.
Légèrement décontenancée par la situation, Natacha décida d’avancer tout de même dans ce couloir infernal, pour se retrouver devant une nouvelle porte, copie conforme de celle qu’elle avait franchie précédemment.
Mais en ouvrant cette nouvelle porte, son coeur se mit à battre encore plus fort.
Le même scénario se répétait encore une fois.
Natacha frissonna...
«Non, ce n’est pas possible, c’est un cauchemar.»
Sans réfléchir, paniquée et angoissée, elle se mit à courir, dévalant couloirs après couloirs, franchissant portes après portes, sans que le décor ne change d’un poil.
Après dix minutes d’une course effrénée, Natacha se laissa tomber par terre, essoufflée.
Alors seulement, les larmes se mirent à couler, tandis que douloureusement un cri déchirant sortit de ses tripes.
Recroquevillée sur elle-même, Natacha sentit la folie envahir son esprit.
Elle se sentit perdue, se mit à paniquer et cela lui rappela lorsqu’à sept ans elle s’était égarée dans un labyrinthe. Une peur déjà réapparue il y a peu, lorsqu’elle cherchait désespérément sa route dans une forêt au milieu de la nuit.
«Attends une minute. La soirée chez Sonya? Mais je ne suis jamais arrivée chez Sonya moi!»
Il fallait absolument qu’elle remette de l’ordre dans ses pensées.
Après le coup de fil de Sonya, elle avait pris sa voiture avant de s’égarer sur les petites routes de campagne près d’Urba City.
Que s’était-il passé?
Avait-elle été enlevée en pleine forêt et amenée ici?
«Une lumière blanche, il y avait une lumière, une voiture qui me suivait.»
La radio avait parlé de bandes de malfaiteurs venus de Cocharnay.
Elle avait été enlevée et amenée ici, dans cette sorte de labyrinthe, un truc de sadiques, pour la rendre folle ou la faire parler.
«Me faire dire quoi, je sais rien sur personne. VOUS M’ENTENDEZ? JE NE SAIS RIEN!!!»
Elle eut beau crier et frapper sur les parois, personne ne répondait à ses cris.
Le désespoir l’envahit et les larmes coulèrent à nouveau.
Qui étaient ses kidnappeurs? Malheureusement, elle ne se souvenait de rien, juste d’une lumière blanche.
Ah si, elle en avait vu un, un homme en blanc.
«Oh mon Dieu, je me souviens! C’était une sorte de fantôme, pas une voiture.»
Mais plus ses souvenirs remontaient à la surface, moins ils faisaient de sens.
Elle se remémora sa rencontre surnaturelle avec le spectre qui l’avait pourchassée inlassablement dans la forêt.
Elle se souvint avoir réussi à le semer, avant que sa voiture ne cale au beau milieu de nulle part.
Mais après?
Adossée à la paroi, essuyant ses larmes, Natacha contemplait les deux côtés du corridor, mais à quoi bon reprendre la marche, si c’était pour se retrouver au même endroit?
Soudainement, la jeune femme reprit un peu espoir: une musique légère semblait émaner du fond du couloir.
Une musique enfantine, douce, mécanique, comme une boîte à musique ou quelque chose dans le genre.
Natacha se leva et se dirigea vers l’endroit d’où sortait cette mélodie familière.
Fébrilement, elle empoigna la poignée de porte et l’ouvrit avec la peur de se retrouver dans le même couloir que précédemment.
Heureusement, la porte s’ouvrit sur une chambre d’enfant, éclairée d’une lumière bleu pâle.
Cette mélodie qui l’avait bercé lorsqu’elle était toute petite, émanait d’une belle boîte à musique en érable rouge.
L’intérieur, tapissé de velours, révélait une ballerine qui tournait sur elle-même, au rythme d’une douce mélodie.
Cette boîte à musique appartenait à sa grand-mère et elle se souvenait l’avoir cherchée en vain dans la grande maison, lorsqu’elle fut nommée curatrice.
Enfin, après toutes ces années, elle revoyait ce magnifique objet qu’elle avait désiré pendant longtemps.
Natacha se demandait bien ce qu’elle faisait là d’ailleurs, dans cet endroit maudit.
Parcourant la chambre des yeux, elle fut encore plus étonnée de reconnaître sa propre chambre, avec son berceau, ses jouets d’enfant, sa poupée préférée.
Quelle émotion de se retrouver dans une chambre qui l’avait abritée lorsqu’elle était...
«Je suis morte! Mon Dieu non! Je suis morte!»
La révélation fut brutale, mais moins brutale que le flash blanc qui suivit, d’une violence inouïe.
Natacha se cacha le visage instinctivement, se protégeant de ses bras, avant de se laisser tomber contre la paroi tandis que les flashes éblouissants se succédaient à une vitesse vertigineuse.
Sans ouvrir les paupières, des images s’imprimèrent sur sa rétine.
Elle revit le visage de son agresseur, un homme en blanc qui fonçait sur elle en souriant.
Elle se mit à crier, mais bientôt les flashes cessèrent, pour faire place à une simple lumière blanche blafarde.
Alors seulement, Natacha rouvrit les yeux.
La lumière venait d’une autre porte entrouverte.
Elle se souvint que cette porte donnait sur la chambre de ses parents, mais ce ne fut pas le cas.
La porte donnait sur un petit salon, sobrement décoré.
Au milieu de la pièce se trouvait une table sur laquelle était posé un projecteur qui diffusait cette lumière fantomatique.
A côté, un fauteuil confortable devant un grand écran sur lequel était projeté un film que Natacha reconnut comme ayant été tourné par ses parents lorsqu’elle était jeune.
S’installant sur le siège, elle se mit à sourire lorsqu’elle reconnut sa petite tête de gamine effrontée, jouant avec sa soeur et son frère dans le jardin de sa grand-mère.
Une larme coula sur sa joue...
Elle n’avait pas revu sa grand-mère depuis...
La caméra se recentra sur le visage de la grand-mère, une bonne grand-mère à l’ancienne, comme on n’en voit plus que dans les publicités pour confitures fabriquées en usine, puis zooma enfin sur son regard éminemment triste.
Natacha sentit son ventre se contracter.
Elle venait de comprendre ce qu’elle faisait là.
Le film de ses souvenirs continua au rythme des saisons.
Elle revit l’enterrement de ses parents lorsque ceux-ci moururent bêtement dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que quatorze ans.
Sans autre famille, ce fut encore la bonne grand-mère qui s’occupa des enfants jusqu’à leur majorité.
Le film avança encore pour montrer les démarches entreprises par les trois jeunes auprès de plusieurs médecins, avocats et notaires.
La vieille dame, à moitié gâteuse, fut déclarée inapte à gérer ses biens, incapable de discernement et envoyée dans un hôpital psychiatrique.
Natacha, alors âgée de ving-cinq ans, fut nommée curatrice de sa fortune.
En plus de l’héritage du grand-père, mort depuis longtemps, la grand-mère fut dépossédée de sa belle maison de campagne où ses petits-enfants n’allaient plus depuis longtemps.
En gros, une petite fortune était désormais à leur disposition, une fortune dont les enfants avaient bien besoin pour mener à terme des projets qui leur tenaient à coeur.
Natacha se mit à pleurer à grosses gouttes.
«J’ai compris, arrêtez!» supplia-t-elle, mais le film ne s’arrêta pas pour autant.
Natacha ne voulait pas voir la suite, mais ne pouvait détacher son regard.
Une force invisible la forçait à rester assise et ingérer chaque détail de ce film d’une tristesse infinie.
Le film montra ensuite la vieille grand-mère dans sa cellule, encore consciente que ses petits-enfants qu’elle aimait tant et qui étaient sa seule raison de faire encore tant de confitures et de gâteaux, l’avaient abandonnée-là et trainée plus bas que terre.
La caméra fit à nouveau un gros plan sur les yeux de la vieille dame tandis que le temps s’accélérait, montrant les dégâts de son passage dans cet établissement sur son regard.
Il aura fallu huit ans de souffrances et d’humiliations pour qu’il s’éteigne totalement.
Oui elle avait accepté de se débarrasser de manière abjecte de sa grand-mère, c’est vrai. Sa soeur et son mari voulaient ouvrir un restaurant, son frère faire le tour du monde et elle... Elle voulait juste de l’argent.
«Laissez-moi partir!» hurla-t-elle, en colère et en larmes, ne supportant pas d’être mise face à son acte odieux.
Lorsque le film se termina, elle put enfin se lever et prendre, chancelante, la direction de la porte qui la ramènerait vers sa chambre.
Mais au moment de poser la main sur la poignée en fer forgé, Natacha eut un moment d’hésitation.
Derrière elle, une autre porte s’ouvrit et une silhouette familière apparut.
Natacha reconnut sa grand-mère qui venait d’entrer dans la pièce.
Craignant une vengeance d’outre-tombe, Natacha se prépara au pire, mais l’inoffensive vieille dame était souriante et lui tendait les bras.
Natacha avait envie de demander pardon à sa victime, retrouver les bras accueillants de sa grand-mère, celle qui les avait gâtés à chaque visite lorsqu’ils étaient petits, celle qui avait pris soin d’eux à la mort de leurs parents.
Mais implorer le pardon à sa victime demandait un courage et une humilité qu’elle ne possédait pas.
Il était plus simple de fuir.
Détournant son regard, Natacha disparut par la porte, la refermant avec force derrière elle.
Elle poussa un soupir de soulagement, son passé était enfin derrière elle, il lui fallait aller de l’avant maintenant.
Elle ne fut même pas surprise de retrouver le long couloir aux bandes blanches qui avait remplacé sa chambre d’enfant.
Peu importe ce qui l’attendait, cela ne pouvait pas être pire que ce qu’elle venait de vivre.
Déterminée, elle se remit en marche, prête à affronter l’inconnu, mais après quelques pas, se mit aussitôt à regretter son choix.
Le sentiment de panique revint à grands pas et l’idée de rester prisonnière de ce couloir sans fin lui sembla insupportable.
N’aurait-elle pas pu simplement s’excuser? Gentille comme elle était, sa grand-mère lui pardonnerait certainement.
Natacha décida de revenir sur ses pas et d’affronter son passé, mais cette fois-ci la porte avait définitivement disparu.
D’un côté comme de l’autre, le corridor semblait continuer à l’infini, avant de disparaître dans la nuit noire.
Alors, envahie d’un sentiment mêlé de panique et d’angoisse, Natacha se laissa tomber par terre en pleurant...
© Pascal Schlaefli
Urba City
27 Decembre 2014
Retrouvez Natacha dans le roman "Serial Angel Vol.1: Anastase & Perfidule"